Article publié dans La Presse, lundi le 23 septembre, lire ici.

Prédictions : nous aurons moins de 100 000 entrepreneurs en 2025 au Québec pour 9 millions d’habitants…

‍Nous vivons littéralement la pire hémorragie entrepreneuriale de notre histoire.

‍J’ai eu une réponse du ministre responsable de l’entrepreneuriat, Christopher Skeete, MBA, Adm.A, qui défend le Plan québécois en entrepreneuriat 22-25 et je le remercie. Mais je tenais à redire que la prochaine stratégie doit être encore plus inclusive pour les 75 % de nos entreprises qui ont moins de 10 employés, et les programmes actuels n’offrent que très peu de solutions pour leurs enjeux actuels. Et que fait le fédéral pour les petites entreprises? La BDC répond à l’appel de ses clients, mais qu’en est-il des non-clients? Les autres programmes visent la productivité et l’automatisation. Pas la survie.

‍Et c’est ça la réalité. Nos entrepreneurs sont en mode survie depuis 4 ans, donc pas le temps ni les moyens d’investir dans toutes les belles stratégies d’innovation, d’automatisation, de transformations numériques, d’IA, encore moins de développement durable et d’inclusion…

‍Les entrepreneurs peinent à combler leurs besoins de base : stabiliser les finances, revoir le modèle d’affaires, recruter une seule personne clé, avoir deux heures pour sortir des opérations et réfléchir à l’avenir… se verser un salaire… réussir à prendre des vacances… manger. Pas étonnant qu’on constate un déclin aussi de leur santé mentale.

‍On rencontre des milliers d’entrepreneurs en difficulté dans le programme Persévérance entrepreneuriale et c’est de cela qu’on parle.

‍De la survie.

‍La décennie 2010-2020 fut pourtant très active et tous les grands joueurs (fédéral, provincial, élus municipaux, banques, Caisse de dépôt,…) se sont mobilisés pour promouvoir l’entrepreneuriat (pas juste le repreneuriat).

‍À tout mon réseau, chroniqueurs, acteurs du développement économique, comment pouvons-nous collectivement remettre l’entrepreneuriat dans les priorités économiques? L’investissement étranger, ce n’est pas de l’entrepreneuriat. Cette semaine encore, on ne parle encore que d’un grand projet suédois!

‍Pendant ce temps, 75 000 entrepreneurs de petites entreprises se disent qu’il n’y a vraiment rien au menu politique ou médiatique pour eux.

‍Peut-on faire de la place pour parler des enjeux de nos entrepreneurs ! Leur dire qu’ils sont IMPORTANTS.

‍Notre énergie entrepreneuriale, notre culture entrepreneuriale est en voie de disparition.

‍On fait quoi? Des états généraux? Un conseil de l’entrepreneuriat avec les mêmes moyens que le conseil de l’innovation? D’autres idées?

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