En mars, mes deux genoux ont flanché. Baignée dans une profonde incertitude, épuisée pour des motifs personnels, je vivais déjà sur mes réserves en me disant : « Février c’est toujours le mois le plus dur pour le moral, en mars l’énergie va revenir! » Elle va revenir avec le printemps. Or, ce n’est pas le printemps qui est arrivé, c’est le COVID-19.

Pendant tout le mois, j’ai figé comme un chevreuil ébloui par les phares des voitures. Consciemment, le temps s’est figé dans le temps…

J’ai pourtant l’habitude de créer dans le chaos, j’excelle sous pression, malheureusement. Mais pas en mars 2020. J’ai pratiquement disparu de ma vie professionnelle. Incapable de réagir, incapable de me remettre au boulot, jour après jour. J’avais les deux genoux par terre.

Et j’ai décidé de lâcher prise.

D’attendre que ça passe. Sans lutter, sans me juger, sans me morfondre à essayer d’essayer d’être productive. Limitant mes activités à des moments en famille, à d’autres grands moments de solitude (un peu comme tout le monde). Priorité aux activités «zéro quotient». Y’en a qui appellent ça de la méditation… Jardiner, cuisiner, peindre, jouer avec le chat, jouer avec le nouveau lapin nain, pas d’excès de Netflix, suivre l’actualité mais pas trop, écouter religieusement mon PM, pas d’excès de ménage, mettre de l’ordre sans pression.

Puis j’ai vu des traces de raton laveur. Puis j’ai fait des recherches pour savoir comment m’en débarrasser. J’ai acheté une cage. J’ai attrapé le raton laveur. Puis je me suis demandée quoi faire avec une fois attrapé? Finalement, j’ai payé sa relocalisation dans les Laurentides. Le temps s’est mis à prendre une autre dimension. Il a ralenti mais sans lourdeur.

Puis j’ai senti qu’une moufette rôdait. J’ai remis ma cage. Je n’ai plus rien senti. J’ai observé les geais bleus, les chardonnerets et les mésanges. Puis les étourneaux et les merles. Les oiseaux sont bel et bien au rendez-vous du printemps, mais pas le printemps lui-même…

J’ai donné des cours de cuisine à ma grande. Il était temps!

J’ai attendu. Sans forcer. Attendre que cette énergie intérieure qui me propulse sans cesse vers ma passion, l’entrepreneuriat, revienne. Attendre que les idées reviennent, attendre que la motivation revienne, attendre car de toute façon c’est la tempête économique sanitaire et sociale dehors. Ce n’est pas le printemps.

J’ai pleuré puis j’ai demande de l’aide. Et ça m’a aidée. Une belle discussion, de l’acceptation et une tappe dans le dos à moi-même.

Dans un élan de motivation, j’ai écouté mon PM. J’ai bénévolé! Clairement, faire du bien ça fait du bien. Sans trop savoir pourquoi, me remettre en action tout doucement, sans pression, a tout débloqué.

Je me suis remise à écrire, à penser boulot, je suis sortie de mon hibernation. En évitant de surcharger ma « to do » liste.

Ce n’est pas encore le printemps dehors mais il est revenu en dedans, COVID ou pas!

MAIS MEERDE… j’ai attrapé la moufette!

Comment vivez-vous cette période difficile? Savez-vous lâcher prise sur votre habitude de performance?

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