Vendre l’entreprise et se libérer des affaires

19 avril 2019

J’adore les rencontres spontanées avec des entrepreneurs que je ne connais pas, car j’y découvre toujours de belles histoires entrepreneuriales. Récemment, j’ai fait un face-à-face avec cet entrepreneur « nouvellement retraité des affaires » qu’on appellera monsieur GBS.

Ayant évolué pendant 40 ans dans l’industrie du transport, on peut le définir comme un entrepreneur qui « s’est fait de lui-même » : début de carrière comme camionneur, puis achat de son premier camion « à lui », puis acquisition d’une flotte de divers véhicules et plusieurs années plus tard, voilà une belle entreprise familiale florissante de plusieurs centaines de véhicules !

Puisque je vous ai dit que c’est une belle histoire, gageons que vous visualisez sa fin : il a transmis l’entreprise rentable à ses enfants, qu’ils remboursent progressivement. Ils vécurent heureux en compagnie de leurs petits-enfants et voyagèrent.

Eh non ! Sa superbe histoire en est une de vente d’entreprise. Qu’est-ce qui me fait dire que c’est une belle histoire ? C’est bien simple. L’entrepreneur que j’ai rencontré était rayonnant, serein et fier de son parcours. Pour reprendre les mots de monsieur GBS :

« Peux-tu croire qu’à 58 ans, je me suis enfin libéré des affaires ? On a tout pour profiter de la vie, mais on ne profite de rien, car on travaille trop ! Ski-doo, Spider, auto sport… J’en faisais deux fois par année. As-tu déjà fait quatre heures de Ski-doo sans voir le paysage, car tu es trop préoccupé par ton entreprise ? »

Vendre son entreprise

Le dilemme de vendre ou de transmettre

Il a réfléchi longtemps à sa relève. Il s’est fait approcher par tous les groupes soucieux de célébrer un autre transfert d’entreprise à succès, pour préserver les emplois. Un autre beau montage a financé, n’est-ce pas ? Il s’est fait solliciter par tous les cabinets pour faire un plan de transfert parfait. Pendant 10 ans, il a réfléchi et fait des stratégies visant la transmission de son entreprise à ses enfants, sans jamais vraiment le ressentir.

Patron et père de famille

Sans cœur, vous pensez ? Il faut contextualiser que tous ses enfants, neveux et nièces travaillaient dans l’entreprise. Je suis donc en train de vous raconter l’histoire du grand chef d’une belle et grande tribu ! Toute la famille est dans l’entreprise et toute l’entreprise est dans la famille. Les frontières entre les deux étaient disparues depuis longtemps. Visiblement, son rôle d’entrepreneur avait pris toute la place.

Monsieur GBS en rajoute pour nous communiquer son émotion de liberté. « À mon âge, peux-tu croire que je recommence ma vie de père de famille ? Avant, en toutes circonstances familiales, j’étais le patron, le pourvoyeur de tout ce monde-là. J’avais le mot BOSS tatoué dans le front. Ma femme et moi sommes redevenus des parents. »

Quel constat éloquent ! On l’oublie et vous avez tellement raison.

Monsieur GBS témoigne également à propos du transfert et des institutions qui souhaitent aider : « Tu es à Vegas, tu mets toutes tes billes sur un numéro, tes enfants et tu attends d’être remboursé. Tu n’es plus le dirigeant. Tu vois le pactole baisser… Il n’y a rien de tel pour être encore préoccupé et 100 % engagé mentalement dans l’entreprise. »

« Se faire financer… Pff! La banque prend 6 % du montant financé. Pourquoi je leur donnerais 6 % de ce que ça m’a pris une vie à récolter ? Dans le fond, en ce qui concerne le patrimoine, la famille perd 6 % alors que la banque en gagne 6 %. »

L’opportunité qui éclaire la route

« Un beau jour, et c’est très récent, je me suis fait approcher pour vendre. Là, c’est devenu très clair. En deux mois, tout était réglé ! J’ai récupéré un bon montant, le 6 % et je l’ai redistribué aux enfants… Ils feront ce qu’ils veulent avec cette somme. J’ai dit à mes enfants de vivre leurs rêves à eux.»

Passionnément marié

C’est quand il nous a parlé de sa femme que les larmes lui sont montées spontanément aux yeux. « Ma femme est tellement contente, car elle est également libérée de ce double rôle. En plus, cette sécurité financière va lui permettre de faire du bénévolat. C’est ce qu’elle a toujours souhaité : aider. Elle reprend son rôle de mère, d’épouse et délaisse celui de gérante familiale. » Voyez-vous cet homme pleurer devant vous, ému en parlant du bonheur de sa douce ?

« Je te le dis, c’est la meilleure décision que j’ai pu prendre. J’ai du temps avec ma femme, on part en Ski-doo et je suis 100 % là. »

Comprenez-vous l’idée de cette belle histoire ? En entrepreneuriat, c’est dans la cohérence avec soi que l’on trouve le succès en affaires. Il y a une multitude de modèles de réussite !  

Et l’entreprise dans tout ça ? C’est une plus grande entreprise québécoise qui en a fait l’acquisition. Avec leurs moyens, ils ont des projets intéressants de croissance et des outils pour booster la rentabilité… C’est une bonne acquisition !

Au bout du compte, tout le monde gagne.

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