RH : Si tu l’aimes, laisse-la partir !

26 avril 2019

En 2019, nous savons tous que le principal défi des entreprises est au niveau des ressources humaines. Pour relever ce défi, nous mettons toutes sortes de stratégies en place afin d’attirer, de motiver, mobiliser ses employés pour les retenir… et tout simplement leur dire : je te souhaite une belle progression !

Force est d’admettre que si nous faisons bien notre travail en tant que dirigeants d’entreprise, nos employés vont grandir et vouloir rester avec nous. Ce n’est toutefois pas toujours possible, car certaines entreprises n’ont tout simplement pas de postes disponibles ou de projets à mettre de l’avant pour faire progresser leurs employés plus ambitieux. C’est plus souvent le cas dans les PME.

L’emploi à vie, c’est tellement 1990 !

Soyons réalistes! La perspective d’avoir un emploi à vie ou, pire encore, de faire son temps dans un poste en attendant la retraite ne sont plus la norme, mais l’exception. Les employés n’ont plus les mêmes attentes et encore moins pour les générations montantes! Récemment, je parlais avec un restaurateur et nous étions dans son établissement de Québec. Il m’a affirmé fièrement que ses ressources clés restaient en moyenne 4 ans en poste tandis qu’à Montréal, il parlait de 8 mois… Nous assisterons à des mouvements de personnel sans précédent. Pour les jeunes, l’emploi à vie, c’est complètement « out »!

Une amitié professionnelle, c’est pour la vie !

La gestion d’aujourd’hui induit donc des mouvements de personnel et des transitions de carrière. Comment réagir face à tous ces « va-et-vient » ? Et si on se disait : « Tant mieux ! J’ai apprécié ta collaboration et je te souhaite la meilleure des aventures de vie. Notre porte sera toujours ouverte à des collaborateurs comme toi qui écoutent leurs ambitions et qui osent suivre leur chemin. »

J’ai dans mon environnement de belles amitiés professionnelles de longues dates avec lesquelles j’ai toujours le même plaisir d’échanger. Nos chemins se croisent et recroisent avec grand bonheur. Même si nous avons cessé de travailler au même endroit, c’est comme si notre passion pour l’entrepreneuriat faisait en sorte que nous continuons à travailler ensemble… Nous collaborons dans nos entreprises respectives et qui sait, peut-être que les opportunités à venir vont nous permettre de travailler ensemble à nouveau un jour. Vous me suivez ?

Bienveillance et générosité

On ne possède pas nos employés ! J’ai été remise à ma place après avoir accepté la candidature d’un collaborateur externe, une candidature que je n’avais pas sollicitée. Naïvement, j’ai pensé que l’avancement que cela lui donnerait ferait aussi le bonheur de ses anciens collègues de travail et même de son ancien patron.

J’ai encore un malaise par rapport à cette situation. Je suis dérangée par le fait que les patrons sont capables de penser posséder leurs employés et contrôler leur futur. J’ai du mal à comprendre que, malgré le fait que tu estimes grandement un collègue ; ton ami professionnel du quotidien, tu le boudes s’il choisit d’avancer dans une autre entreprise. Ce manque de bienveillance des dirigeants à l’égard de leurs ressources humaines qui les ont généreusement aidés à faire croître leur entreprise me donne mal au cœur. Tout le monde a le droit le grandir !

Accepter les va-et-vient

Je pense que la modernité dans la gestion, et encore plus avec les générations montantes, c’est d’accepter les va-et-vient, d’entretenir les relations professionnelles et d’apprécier travailler avec une personne au-delà des entreprises. Plus l’expertise est pointue, plus le marché du travail est petit. Maintenir la communication et, surtout, la relation, car on ne sait pas si on aura le privilège de collaborer dans le futur.

Fidèle à l’humain et à la relation

Selon moi, la modernité dans la gestion se manifeste de façon à encourager les employés à être fidèles à eux-mêmes avant d’être fidèles aux entreprises. Cela génère une plus grande performance et un ancrage en soi au service d’une entreprise… ou d’une autre. Cela génère au bout du compte une fidélité à notre relation professionnelle et un précieux respect. Il faut savoir traiter les employés comme des collaborateurs dans une entreprise. Que ce soit la nôtre ou celle de quelqu’un d’autre.

Dans le contexte de rareté, ce n’est surement pas un discours populaire, mais j’ai la profonde conviction que c’est une avenue prometteuse.

Qu’en pensez-vous ?

Suggestion de lecture :
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1 Comment
  1. Marie-Eve Proulx
    11 mai 2019Répondre

    Wow Nathaly !!! Vraiment Wow.
    Tu m’inspires toujours autant...

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