Leadership et gestion de crise en mode entrepreneurial!

15 avril 2020

Je suis au restaurant avec trois très hauts gradés de l’armée et nous parlons de leadership, ils deviendront d’ailleurs, les nouveaux partenaires de Rouge Canari : Richard Giguère, François Lafond et François Riffou. Ils sont experts en identification et développement du leadership en situation de crise.

R-e-s-p-e-c-t.

Ils sont tellement gradés que je me dis la prochaine fois que je rencontre des militaires, je me traîne un organigramme de l’armée. Colonel est un peu comme VP, moui euh non ? Je crois que j’ai toujours fui les environnements très hiérarchisés et formels. Je me dis que nous sommes quand même différents.

Mais peu importe les titres et les différences, le moment est précieux et je saisis le privilège. Je vais leur poser LA question en leadership et j’ai hâte d’entendre ces histoires.

Messieurs, quel fut respectivement votre plus grand moment de leadership ?  

Les cartels au Mexique

Premier contexte, l’un d’eux avait un rôle stratégique au consulat du Mexique. Il a travaillé, entre autres, à la gestion de la crise des cartels de drogue. Il nous raconte alors une histoire d’insubordination de son supérieur à son égard. Ce dernier avait passé des directives directement à son équipe pour aller plus vite. Ça vous arrive ?!!! Comment affirmer son leadership avec autorité lorsque vos supérieurs agissent de la sorte ? Pour avoir vécu la situation, j’avais envie de savoir comment s’en était-il sorti… J’ai contacté mon supérieur et je lui ai dit : « Si c’est le mode de fonctionnement ici, je repars au Canada ! » Le contexte d’une crise n’est pas suffisant pour brouiller les liens hiérarchiques, au contraire. Le leadership rime avec aplomb, intégrité et courage. Clarifier sans attente des rôles et responsabilités encore plus en situation de crise.

Déploiement en Afganistan

Le second nous transporte en Afghanistan. Récemment en charge d’une unité en Afghanistan, il est à la tête d’une équipe de plus de 100 soldats d’une unité de Calgary. C’est un québécois francophone : il nous dit : « Intérieurement je me sentais comme une poutine au Stampede ». La partie était loin d’être gagnée ! Il décide de consulter son régiment (équipe) pour une décision majeure. (J’apprends que la mobilisation et la consultation suscitent l’engagement aussi dans l’armée…) Tout le monde parle à tour de rôle, il écoute puis il forge son intention et tranche. À la fin de son tour de table, quand l’affaire est quasiment réglée et unanime, son bras droit dit devant tous qu’il n’est pas d’accord avec lui. Autrement dit, il a confronté son autorité devant tout le bataillon. Il faut se rappeler que l’heure est grave, ce qui devait être une mission de paix est devenu une mission de guerre. Notre chef n’a pas trois mois pour agir et se faire connaître. « Je n’ai pas dormi de la nuit, car je devais adresser la situation immédiatement et préparer une rencontre de première heure avec lui… ». Verdict : « Tu fais tes bagages immédiatement ou tu restes en poste, mais à telles et telles conditions. » En situation de crise ou pas, il n’y a pas de place à la complaisance pour gagner la confiance et le respect de ses équipes. Avoir les yeux sur la mission dans le respect des gens. C’est le genre de chef que l’on veut suivre.

Autorité formelle vs tradition

Le troisième est plus rebelle dans l’âme, mais il a les plus hauts grades. Nouvellement nommé au plus haut poste au Québec, il décide de tester les limites de son autorité formelle en déplaçant un cadre en place depuis 150 ans…  « Je voulais refaire la décoration ! » Le lendemain, on lui demande une rencontre au sujet du cadre… Sa leçon : le leadership d’autorité ne peut pas aller à l’encontre de 150 ans de tradition !

Ça m’a fait penser à toutes ces relèves d’entreprises qui tentent de prendre leur place en mettant l’entreprise aux couleurs du jour… Ce n’est pas ça le leadership. Le titre ne donne pas tous les droits même quand tu es le chef de l’armée au Québec !

Pour ma part j’ai été frappée par la similarité avec mes propres expériences ou celles des entrepreneurs que je côtoie, vos soldats de Calgary et le choc des cultures… C’était similaire au défi de leadership que j’ai vécu avec mes 35 femmes chez Femmessor, où nous avons opéré une fusion de 17 entreprises de cultures différentes… J’avais le leadership d’autorité, mais des preuves à faire au quotidien pour que tout le monde avance dans la même direction. Restructuration rime rarement avec popularité !

Et que dire des histoires d’insubordination ? Voulez-vous que je vous raconte toutes les fois où mon supérieur (d’entreprise familiale) a sauté les rangs pour faire ses demandes à mes directions ou celles où les fournisseurs allaient le voir directement pour valider mes directives ? Il y avait des courants d’air dans le corridor… Je serais demeurée en poste deux jours avoir réagi de la sorte ! Secrètement je me dis… C’était ça le truc ! Trop tard…

Aller à la guerre, défendre son territoire, changer de stratégie, avoir une mission de paix ou de conquête, recruter des employés, les développer, les mobiliser, les retenir… même dans les situations d’adversité… Il y a tellement de similarités avec le monde des affaires. Et même temps, c’est différent. Il manque l’ingrédient entrepreneurial : ce mouvement de création pour innover. Les aspects de réseautage, de vente, de rentabilité, créer son marché, son futur sont aussi différents. Nous sommes donc très complémentaires !

J’en profite pour vous présenter officiellement le nouveau partenaire de Rouge Canari : DUCIMUS. Les outils qu’ils proposent sont très pertinents dans un contexte de gestion de crise, de planification stratégique ou d’identification de la relève à différents postes dans l’entreprise. Ils peuvent clairement accompagner certains de vos cadres qui manquent de leadership !

Contactez-vous pour connaître l’offre de Ducimus. info@rougecanari.com

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