Orchestrer la somme de ce que nous sommes

28 mars 2019

Déjà 10 ans pour l’EEB ! Le 27 mars dernier, lors d’un atelier privé avec les membres de la communauté de l’École d’Entrepreneurship de Beauce, nous avons échangé sur le sujet. Qu’avons-nous appris durant cette dernière décennie ?

Rappelons que l’impact économique et social de cette formation dépasse les attentes, mais pas l’ambition initiale de fonder une institution qui allait rayonner partout au Québec. Plus de 1 000 entrepreneurs âgés de 15 à 85 ans ont parcouru l’un ou l’autre des cinq programmes d’entraînement et de formation offerts « par et pour les entrepreneurs ».

Avec le recul, nous pouvons constater que plusieurs éléments ont permis cette réussite.

Qu’est-ce qui a fait la force de ce démarrage d’entreprise ? Ce que je retiens est humain.

  1. La collaboration et l’esprit d’entraide de la communauté derrière ce projet ambitieux.
  2. Le leadership, le réseau de contacts et la grande capacité à communiquer de Marc Dutil.
  3. La complémentarité de l’équipe dirigeante ainsi que la complémentarité des genres.
  4. L’union de tous vers le désir d’accomplir une mission importante, sans qu’un égo soit plus gros qu’un autre.
  5. La capacité de recruter et de mobiliser les gens en fonction de leurs compétences et de leur esprit d’entreprise.
  6. La force d’une équipe qui travaille en fonction des talents de chacun, mais surtout avec bienveillance. Nous avions une grande fierté à l’égard de chacun de nos collègues.   
  7. Une idée révolutionnaire qui répondait à un besoin non exprimé des entrepreneurs. Nous l’avons perçu. Elle s’est traduite en programme de transfert de compétences et d’expériences entre entrepreneurs. Nous avons également créé de nouveaux métiers.
  8. Un désir collectif de toujours faire les choses autrement.
  9. Un environnement totalement créatif et flexible. Le contexte parfait pour créer ce projet d’envergure.  
  10. Chaque jour, nous avons essayé, nous avons évalué, nous nous sommes améliorés. Nous nous sommes rappelé nos échecs collectifs et nous avons progressé.

La force de l’intrapreneuriat

Cet esprit de collaboration beauceron s’est imprégné dans la culture interne de l’entreprise. Après un an, quand le noyau fort de l’équipe fut constitué, c’est la somme de ce que nous étions qui s’est canalisée dans l’action. Le diamant que nous recherchions chez chacun de nos entrepreneurs-entraîneurs, nous l’avons trouvé en chacun des membres de l’équipe. Mois après mois, c’est aussi la somme de nos visions qui a propulsé l’entreprise : une vision intrapreneuriale. Nous nous demandions comment nous voulions grandir. Ensemble, nous trouvions un chemin vers la croissance. C’était un modèle de gestion atypique et nous avons tous grandi aussi vite que l’entreprise que nous étions en train de créer.

À plusieurs reprises, je me suis fait dire par les clients : « Réalises-tu à quel point tu as une équipe exceptionnelle et incroyable ? » Ma réponse était toujours la même : « C’est ce qu’on récolte lorsqu’on adapte l’entreprise aux gens, à leurs forces et à leurs rêves, et non l’inverse. »

L’authenticité, le désir de réussir et l’esprit d’entreprise étaient au cœur de ce démarrage. Nous avions l’ouverture, la flexibilité et le désir commun de voir chacun d’entre nous être sur son X. D’ailleurs, le plus beau texte que j’ai lu sur l’EEB fut écrit par Valérie Lesage alors que celle-ci commençait à travailler à l’EEB, près de six mois après mon départ. Elle parlait de « L’entreprise chorale, où tous travaillaient en chœur et en harmonie. » Le modèle de gestion implanté tenait donc la route et les valeurs étaient suffisamment incrustées pour que l’équipe soit 100 % derrière la nouvelle direction. Isabelle Leber dirige aujourd’hui cette équipe d’intrapreneurs avec toute l’humanité qui la caractérise.

Aujourd’hui, ce mode de gestion se nomme holocratie, entreprise libérée, intrapreneuriale… Instinctivement et inconsciemment, nous étions assurément dans ce mouvement.

« Petit à petit, l’équipe de l’EEB est devenue une famille d’intrapreneurs au service du développement des compétences des entrepreneurs par les entrepreneurs. Chaque fois que l’étincelle de satisfaction ou de progression scintillait dans l’œil de nos entrepreneurs-athlètes, c’était notre réussite collective. Nous avons construit l’EEB, une étincelle à la fois. »

Ma collègue m’a demandé : « Qu’est-ce que tu as appris de ce démarrage ? »

Il y avait une incroyable énergie positive lors de ce démarrage. Il n’y a pas un chemin, pas un produit, mais plutôt plusieurs versions modifiées demandant de la flexibilité et de l’ouverture de toutes les parties prenantes. C’est un grand bonheur de faire grandir les gens quand l’on crée une entreprise.

Et vous, comment orchestrez-vous vos gens ?

2 Comments
  1. Kamil Jeradi
    3 avril 2019Répondre

    J'ai suivi l'EEB depuis sa création.Bravo le génie beauceron. Il parait que votre model est unique et non transférable. ce-ci pour conclure que chacun doit créer son propre model. Kamil jeradi de Tunis

  2. Excellent article !

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