Ce que j’ai appris de mes premières embauches: la game c’est l’humain

29 janvier 2018

 Au fil des années, j’ai développé la capacité de bien m’entourer. J’ai recruté des personnalités exceptionnelles et nous avons fait grandir des entreprises ensemble. Avant de m’y rendre, j’ai fait tellement d’erreurs de recrutement et je m’en confesse aujourd’hui. Mes plus grandes leçons en entrepreneuriat, elles sont en matière de ressources humaines! Sans aucun doute, la première chose que j’ai apprise, c’est que l’embauche, ce n’est pas facile.  Heureusement, ça s’apprend!   

Je n’avais quand même pas tout faux. J’ai un flair pour dénicher les gens de talents dans mon domaine, l’entrepreneuriat. Que voulez-vous, la passion c’est contagieux! Mais en dehors de ce profil, j’ai fait quelques allers-retours… Je vous raconte.

Embaucher d’après le CV

Au départ, j’avais une difficulté frappante à embaucher des gens dont le travail est plus technique. J’embauchais alors en me fiant au curriculum vitae, à l’expérience écrite. “C’est assurément une bonne adjointe, elle a été l’adjointe d’un tel”. Le tout, sans vraiment vérifier les références… :0! Comment discriminer une bonne ressource d’une moins bonne quand sur papier, elles sont toutes deux un wow?  

J’ai fait les cinq erreurs classiques :

  • Ne pas vérifier les références
  • Embaucher trop vite
  • Ne pas écouter la petite voix intérieure parce qu’on a grandement besoin d’aide

“Elle a vraiment l’air compétente. Et puis, moi aussi j’ai quelques défauts…”. Vous me suivez?

  • Ne pas voir l’éléphant dans la pièce par compassion. Nous avons déjà fait l’erreur d’embaucher des gens en voulant les aider. C’est la dernière des bonnes raisons de recruter. Nous sommes en recrutement pour recevoir de l’aide, et non l’inverse!
  • Prendre une firme externe et refaire ces quatres mêmes erreurs… Eh oui! :0

Définir nos besoins précis

Dans un contexte de démarrage d’entreprise, il est parfois difficile de visualiser les tâches à effectuer et la nature des interactions d’une ressource avec les autres ressources ou avec nos futurs clients. C’est d’autant plus exigeant quand on n’a jamais comblé ce poste dans notre entreprise. On le dit souvent, “on recrute sur les compétences, on remercie à cause des attitudes”. J’ai aussi fait des erreurs de casting, tout simplement. Par contre, l’erreur était en grande partie interne : nous avions mal défini nos besoins. 

“Je me prends pour qui, moi? Je ne sais même pas encore ce que c’est de une direction adjointe.”  Comment juger de sa compétence, de ses tâches accomplies?

Filtrer avec des valeurs…théoriques

On sous-estime parfois qu’en démarrage de projet, il nous manque un outil inestimable, le filtre des valeurs d’entreprise. Tant qu’on n’a pas vécu nos valeurs, il est très difficile de repérer les personnes qui cadrent dans nos valeurs “théoriques”. On recrute alors de bonnes personnes, mais dont les valeurs sont peut-être incohérentes avec les nôtres. Erreur! 

Les signaux sont parfois subtils, mais les dommages peuvent s’avérer importants. Dans le tourbillon du démarrage d’entreprise, se questionner sur le choix d’une ressource compétente, mais qui challenge constamment vos décisions, c’est de l’énergie tellement mal investie. Pourtant, avec le filtre des valeurs, c’est facile de comprendre que ce n’est pas un problème d’humains ayant du mal à s’apprécier, c’est tout simplement des visions du monde différentes, basées sur des registres de valeurs différents. C’est non-négociable : puis, plus l’équipe grandit en cohérence avec les valeurs de l’entreprise, plus il est facile de faire les bons choix en matière de capital humain. 

Faire des erreurs et apprendre

Je crois que nous avons eu cinq adjointes, quatre coachs, trois coordonnateurs, deux directions et un comptable avant de trouver la perle rare dans chacune de ces fonctions. Il nous fallait d’abord définir ce que nous attendions exactement de chacun de ces postes.  

Plus important encore, à un moment, nous avons cessé de recruter avec notre tête pour se fier davantage à notre coeur.  Cela a tout changé.

Personnellement, j’ai commencé à “mieux” recruter en me fiant à l’énergie en entrevue. Ces moments magiques où l’on rencontre le candidat, qu’il nous dévoile une anecdote et qu’il se met à rayonner. Les gens qui rayonnent dans leur champ de compétences, c’est d’eux dont il nous faut nous entourer pour rayonner collectivement. Je suis donc partie à la recherche d’humains que j’avais envie de connaître. Je me suis aussi intéressée aux aspirations profondes des gens pour imaginer comment nous pourrions grandir ensemble. J’ai commencé à embaucher sur le why, et non sur le what. De cette façon, j’ai pu repéré les perles en développement. J’ai développé la capacité de voir le potentiel inexploré des ressources. Et surtout, j’ai eu le grand bonheur de les accompagner dans le développement de ce potentiel. J’ai appris à cerner le doute qui freine la croissance des gens avec tellement de force. D’ailleurs, je crois que la meilleure question à poser en entrevue c’est :   

“Que fais-tu quand tu ne travailles pas? “. C’est tellement riche comme question. On obtient alors un accès direct à ce que les gens sont et aiment faire.

 Détrompez-vous : je ne suis pas devenue pour autant une bonne gestionnaire de RH. J’ai simplement appris à trouver les bonnes personnes, à monter une dream team. Je me suis également entourée pour recruter.  Au départ, on n’a pas toujours les ressources, mais le simple fait de demander de l’assistance dans le processus d’entrevues, même à des individus à l’externe, peut nous éviter plusieurs mauvaises embauches.

Et puis, plus l’entreprise a grandi, plus nous avons appris à recruter la bonne ressource pour le bon poste. Le “je” s’est transformé en “nous”, un “nous” encore plus fort.

Trouver son style pour s’entourer des bons collaborateurs

Recruter est devenu plus facile. Par le fait même, mon travail comme dirigeante est aussi devenu plus facile, puisqu’avec les bons équipiers, on arrive à de bien meilleures destinations. On finit par trouver notre propre style de dirigeant, c’est aussi un des facteurs clés des bonnes embauches. Il faut accepter que notre profil va plaire à certains employés, mais déplaire à d’autres… Rester fidèle à soi-même et se présenter aux autres tel que l’on est. C’est particulièrement important, puisque c’est avant tout une relation humaine que l’on bâtit avec chacun de nos collaborateurs.  

 Comme dit l’entrepreneur de coeur avec qui je partage ma vie:  La game c’est l’humain! 

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À propos de Rouge Canari (www.rougecanari.com)

Rouge Canari, vise le développement de l’entrepreneuriat sous toutes ses formes, mais plus spécifiquement la création et le déploiement de stratégies visant les entrepreneurs. L’entreprise compte parmi ses clients/partenaires connus le MESI, la Fondation des familles en affaires, Femmessor, EEB, la Fondation de l’entrepreneurship et les grandes corporations dans les domaines des services professionnels et bancaires. Rouge Canari bénéficie d’une équipe passionnée et expérimentée qui prend vos projets d’entrepreneuriat en main.

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Montréal: 14 mars 2018   |   Québec: 21 mars 2018

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« On a rarement l’occasion de rencontrer des conférenciers qui comprennent profondément la réalité que nous vivons au quotidien.  Comme l’a mentionné la conférencière, nous sommes des indomptables et poursuivre une formation ou assister à une conférence est souvent un exercice pénible. Mais pas dans ce cas! Ce fut totalement dynamisant! MERCI.

Participant au midi-conférence du Réseau des bâtisseurs urbains de Québec.